Mireille Kassar et Dominique Gex ressentent que plus grand qu'eux est l'art, son histoire, sa vie, sa transmission, ses frayeurs, ses joies.
Dominique Gex et Mireille Kassar ont « une affaire commune », la peinture.
Et des histoires d'écueils, une sensibilité pour le travail de l’autre, une attention pour ce que les œuvres annoncent ou infirment, et ce qu'elles cherchent ou captent, à tel moment de la traverse.
Une correspondance s'est invitée à eux deux, ce ne fût pas un choix mais quelque chose qui venait vers eux, telle une vision qui se déploie petit à petit ouvrant à une perception inattendue de soi-même, de l’autre, et du travail.
Ce type de correspondance – échanger pour la chose elle-même – leur avait soudain été révélé comme ayant manqué. Il s’avère qu’une correspondance qui viendrait de l'intérieur du processus créatif aura manqué, elle a été retrouvée tout naturellement ; tel un enfant nageur qui connaissait déjà ça : respirer dans l'eau. Leur correspondance vient de la peinture, elle n’est pas « à propos » de la peinture.
Les deux artistes sont aussi artisans, évoluant dans un monde de l’art où la main aura cédé sa superbe au cérébral, durant les 30 dernières années. Jean-Luc Godard, dans sa dernière interview, dit « S’il y a quelque chose à sauver, c’est la main ». Elle peint, elle filme - il peint, il écrit. On peut le dire, Dominique Gex et Mireille Kassar ont gardé la main. Et c’est ce savoir-être ou savoir-faire, qu’ils transmettent en tant que professeurs lorsque l’une et l’autre se retrouve devant le défi de la transmission artistique.
Et pourtant tout sépare les deux artistes. Lui n’a jamais quitté le paysage natal ; elle est exilée et inscrit son parcours dans les déplacements de paradigmes.
Leur « être au monde » et leurs travaux sont totalement différents, voire contraires. Contre, tout-contre. Car, les travaux et parcours se répondent, se regardent ; et ils partagent cette foi en ce qui les dépasse. Ils ressentent que plus grand qu'eux est l'art, son histoire, sa vie, sa transmission, ses frayeurs, ses joies. Plus grand qu'eux leur amour commun pour ce qui – vivant – se prête à leur vie. L’art joue la partie avec eux.
Gex et Kassar ressentent la nécessité de veiller à demeurer dans « l'expérimentation pour rien »…
Et arracher ce possible aux impératifs de la vie sur terre ; desserrer les étaux car, plus essentiel que les dits « essentiels », il y a la vie de l'expérimentation.
L’aventure a déjà commencé.
Correspondance(s)
14.03 - 13.04.2025
Vernissage le 14 .03.2025, à 18 h
Rue de Gruyères 62 - 64 | 1630 Bulle
Talk avec Mireille Kassar et Dominique Gex
Le samedi 15 mars, une visite en dialogue entre les artistes est organisée à partir de 17 h
La galerie serai ouverte ce jour-là jusqu'à 20 h
Mireille Kassar sera présente le 14 - 15 - 16 .03.2025
Jeudi et vendredi 15 h - 19 h
Samedi - dimanche 11 h - 17 h
